Par Solange Cunin, directrice générale et fondatrice de Cuberider

Le 16 décembre dernier, l’astronaute de l’ESA Thomas Pesquet a installé le nouveau module NanoRacks sur la plateforme du même nom et situé dans le système de stockage d’expériences scientifiques JPM EXPRESS. La procédure à suivre par les astronautes porte le nom de Generic use for any powered NanoRacks Module, mais n’a pour autant rien de “générique” : il s’agit de la toute première charge australienne à être envoyée dans l’espace !

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Lancement de la fusée H-11B transportant l’HTV-6. Photo : JAXA/NASA

Une semaine plus tôt s’élançait la fusée H-11B depuis Tanegashima (Japon), et avec elle les espoirs de 1000 élèves australiens et de leurs deux fondateurs du projet.

Ces jeunes ont passé un an à apprendre à coder, et ce pour la première fois pour la majorité d’entre eux. Entre la programmation en Python de leur côté et la découverte du domaine spatial pour nous, le projet comportait de multiples défis. Ce sont non seulement leurs compétences qui ont été testées alors que s’élançaient la fusée et sa charge utile vers l’espace, mais également la capacité de Cuberider à les intéresser à l’aventure spatiale.

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Des lycéens australiens en plein apprentissage du code Python dans le cadre du projet de Cuberider. Photo : Cuberider

Notre contribution à la Station spatiale internationale ? Un modeste équipement informatique composé de dix capteurs et d’une unité Raspberry Pi, dans le même esprit qu’AstroPi proposé aux jeunes européens. Les deux initiatives partagent également l’objectif d’encourager la jeunesse à proposer leurs propres missions spatiales.

Plus encore que d’apprendre à programmer et à mener des expériences scientifiques, il s’agit de contribuer à l’Histoire de l’Australie. C’est la toute première fois que ce pays envoie une charge utile dans la Station spatiale internationale. Jusqu’ici, sa participation à l’aventure spatiale s’était plus ou moins limitée à l’armée et à la recherche. Il a souvent travaillé de son côté, loin du reste des autres nations impliquées ensemble dans des activités spatiales. Cette mission marque donc le commencement d’une coopération entre l’Australie et la communauté du programme ISS, et ce grâce à un groupe de collégiens et lycéens.

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La capture de l’HTV-6 contenant les équipements des élèves. Photo : JAXA/NASA

Cette mission ne serait pas réalisable sans l’équipage qui prend le relais à bord de la Station, une fois l’équipement arrivé. C’est l’astronaute de l’ESA Thomas Pesquet qui a aidé l’Australie à rejoindre l’aventure ISS, d’abord en étant copilote lors de la phase de capture du véhicule cargo HTV-6 le 13 décembre dernier (soit quatre jours après le lancement de la fusée), puis en installant la charge utile.

Les élèves sont donc rassurés : leur instrument de travail est arrivé sans et sauf dans la Station spatiale internationale et est désormais opérationnel !